Une décision renversante de la cour d’Arnhem-Leeuwarden en faveur d’une association pédophile…
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L'association pédophile néerlandaise Martijn, qui plaidait en faveur de l' « acceptation dans la société » des relations sexuelles consenties entre enfants et adultes avant sa dissolution en juin, ne peut pas être interdite, a décidé la cour d’appel néerlandaise d'Arnhem-Leeuwarden chef lieu de la province de Frise, dans le nord des Pays-Bas.
« Les travaux de l'association sont contraires à l'ordre public mais il n'y a pas de menaces de dislocation de la société », souligne la cour dans un communiqué, expliquant que « les éléments de preuve de ce risque de troubles publics sont insuffisants » et qu’il n'y a donc pas lieu de « limiter la liberté d'expression de l'association ». (20minutes.fr)
La cour se dit toutefois d’accord avec le Ministère public que « l’association minore les dangers de contacts sexuels entre des adultes et des mineurs et que ses actions affectent gravement les principes du système judiciaire ».
Sur son site Web, l’association Martijin se décrit comme «une plate-forme de discussion sur la pédophilie» qui «se bat pour l’acceptation sociale et sociétale des relations adulte-enfant», et estime que «dans les relations consenties entre enfants et adultes, la possibilité d’une intimité physique ne devrait pas poser problème». Fondée en 1982, elle compte aujourd’hui une soixantaine de membres et édite un magazine publié à quelques centaines d’exemplaires, en plus de ses activités sur Internet.(20minutes.fr)
Le Ministère public envisage à présent d'aller en cassation, mais il sait que ses chances sont minces. Car, si l'association prône l'amour entre adultes et mineurs consentants, on n'a pas pu prouver à ce jour qu'elle avait incité qui que ce soit à commettre un acte illégal.
« Nulle part ailleurs qu'aux Pays-Bas, une telle association peut exister en Europe » commente le site d’information à dimension européenne myeurop.info qui, en 2011, avait déjà enquêté sur ce club pédophile dont le président, Ad van den Berg, était également le fondateur d’un parti politique pédophile, et avait été condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, pour la possession de photographies, films et magazines de pornographie infantile.
Les Pays-Bas, précise-t-il, ont signé le traité européen de Lanzarote sur la protection de l'enfance en 2007. Aux termes de ce traité, une association de promotion de la pédophilie pourrait être interdite partout en Europe.
Une nouvelle proposition de loi, présentée par les partis chrétiens CDA et Christen Unie, vise à intégrer cette législation européenne en droit néerlandais.
La loi européenne pourrait donc bien constituer la seule opportunité d'interdire ce genre d’association, mais le fera-t-elle ? C’est ce que se demande le père Fortunato di Noto, le fondateur de l’association Meter , organisme engagé depuis des années (1989) dans la lutte contre la pédophilie et contre toutes les violences subies par les enfants : « L’Europe n’a-t-elle rien à dire ? Ou n’y a-t-il que l’argent qui l’intéresse ? », s’est-il interrogé sur les ondes de Radio Vatican.
Invité à réagir à la décision que vient de prendre la cour d'Arnhem-Leeuwarden, le père Fortunato di Noto, estime que celle-ci va contre les droits fondamentaux des enfants et contre le traité européen de Lanzarote, au bénéfice d’un « phénomène en évolution » qui doit, selon lui, être affronté sérieusement et avec urgence.
Or, « le fait qu’il n’y ait pas de réaction de ‘l’intelligentsia culturelle’ et du monde politique » à cette nouvelle le préoccupe terriblement. « S’il avait été question d’un prêtre pédophile, bien sûr condamnable, ou d’un évêque impliqué, la presse internationale en aurait fait tout de suite une nouvelle à la Une, alors que devant ce genre de nouvelle, c’est le silence ! », déplore-t-il. Selon lui, ce fait est révélateur d’une grande « hypocrisie du monde culturel », finalement réticent à prendre sérieusement position contre un phénomène aussi destructeur que celui de la pédophilie.
« On ne saurait justifier, normaliser, tel phénomène », insiste-t-il dans cet entretien à Radio Vatican, en qualifiant « d’inhumains » le comportement pédophile et l’encouragement à la pédophilie.
Pour le père di Noto la sentence de la cour néerlandaise est à la fois « aberrante » et « terrifiante », dans la mesure où « rien ne saurait justifier le fait que des adultes puissent favoriser des comportements pédophiles à l’égard d’enfants ».
Ce fléau, conclut-il, demande à être combattu par des « armes culturelles » capables de transformer la société en une société où la réalité de l’enfant, sa reconnaissance comme étant un sujet de droit ayant besoin d’un accompagnement tout au long de sa croissance psychologique, culturelle et physique, serait en tête dans la liste des priorités.