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Le Pape François met la barre sur la « nouveauté de Dieu »

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Joël Sprung - publié le 31/03/13
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Le Pape François inscrit son homélie de la vigile pascale dans une démarche exemplaire de nouvelle évangélisation.

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Dans son homélie, lors de la célébration de la veillée pascale en la basilique vaticane, samedi soir, le Pape François a clairement mis en pratique la nouvelle évangélisation. S’adressant dans un style direct aux participants, avec proximité et simplicité, mais aussi enthousiasme, il a rappelé la « nouveauté de Dieu ».
 
Commentant l’Evangile de cette vigile pascale, la venue des femmes au tombeau au matin de la résurrection, le Pape a voulu rappeler combien la découverte de la résurrection était déconcertante, difficile à accepter parce que tellement nouvelle, et nous a appelé à nous laisser surprendre : « La nouveauté souvent nous fait peur, mais aussi la nouveauté que Dieu nous apporte, la nouveauté que Dieu nous demande. Nous sommes comme les Apôtres de l’Évangile : nous préférons souvent garder nos sécurités, nous arrêter sur une tombe, à une pensée pour un défunt, qui à la fin vit seulement dans le souvenir de l’histoire comme les grands personnages du passé. ».

Dans ses précédentes homélies François lançait de fervents appels aux chrétiens à se renouveler dans la foi, à sortir d’eux-mêmes, reprenant ainsi à son compte une idée forte du synode sur la nouvelle évangélisation qui a eu lieu en 2012 : « Nous laisser évangéliser nous-mêmes et nous disposer à la conversion », s’intitulait l’un des paragraphes du message final des pères synodaux au peuple de Dieu.
 
C’est ce thème qu’il reprend dans son homélie de la vigile pascale en disant : « Frères et sœurs, ne nous fermons pas à la nouveauté que Dieu veut apporter dans notre vie ! Ne sommes-nous pas souvent fatigués, déçus, tristes, ne sentons-nous pas le poids de nos péchés, ne pensons-nous pas que nous n’y arriverons pas ? Ne nous replions pas sur nous-mêmes, ne perdons pas confiance, ne nous résignons jamais : il n’y a pas de situations que Dieu ne puisse changer, il n’y a aucun péché qu’il ne puisse pardonner si nous nous ouvrons à Lui. »

Mais c’est surtout à ceux à qui le Pape François semble s’adresser plus particulièrement, qui inscrit son homélie comme un exemple type de nouvelle évangélisation : une évangélisation « orientée principalement vers les personnes qui, tout en étant baptisées se sont éloignées de l’Église, et vivent sans se référer à la pratique chrétienne »  (homélie de Benoit XVI, messe d’ouverture du synode des évêques, 7 octobre 2012).
 
« Si jusqu’à présent tu as été loin de Lui, fais un petit pas : il t’accueillera à bras ouverts. Si tu es indifférent, accepte de risquer : tu ne seras pas déçu. S’il te semble difficile de le suivre, n’aies pas peur, fais-lui confiance, sois sûr que Lui, il est proche de toi, il est avec toi et te donnera la paix que tu cherches et la force pour vivre comme Lui le veut », leur dit-il.

En cette veillée pascale, de nombreux adultes reçoivent le baptême, et « la pastorale baptismale est assumée comme un des lieux prioritaires de la nouvelle évangélisation »  (Instrumentum Laboris du synode des évêques sur la nouvelle évangélisation, 2012). Or François sait bien qu’un certain nombre d’adultes convertis s’éloignent de l’Eglise, de la foi, quelques années après leur baptême, victime d’une forme de découragement, et des tentations de la sécularisation, faute d’ailleurs d’être suffisamment entourés par les communautés chrétiennes locales pour enraciner leur vie dans la foi.
 
C’est pourquoi il leur dit, il nous dit, en ce soir de Pâque : « Combien de fois avons-nous besoin de ce que l’Amour nous dise : pourquoi cherchez-vous parmi les morts Celui qui est vivant ? Les problèmes, les préoccupations de tous les jours nous poussent à nous replier sur nous-mêmes, dans la tristesse, dans l’amertume… et là, c’est la mort. Ne cherchons pas là Celui qui est vivant ! »

Enfin, François renouvelle le style, et même les mots. Il tutoie, il se fait proche – suivant en cela ce que rappelait déjà Paul VI sur le fait qu’en définitive, rien ne saurait rendre facultative l’évangélisation de personne à personne. Et la nouveauté de son évangélisation déborde les travaux mêmes de l’Eglise et innove.
 
Dans son homélie, François reprend et martèle un thème qui se trouve totalement absent des textes des travaux du synode des évêques : la surprise.
 
Dans la réflexion sur la nouvelle évangélisation, il a tant et tant été question de nouveauté… François rappelle que la nouveauté est surprise, et que c’est en cela qu’elle bouscule, qu’elle interpelle, et qu’elle demande aussi le courage de la foi : « Nous avons peur des surprises de Dieu. Chers frères et sœurs, dans notre vie nous avons peur des surprises de Dieu ! Il nous surprend toujours ! Le Seigneur est ainsi. »
 
 

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