Jésus a vraiment existé. L’archéologie et les textes en témoignent
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Antoine Guggenheim est prêtre du diocèse de Paris (1993). Il a créé et coordonne le Pôle de recherche du Collège des Bernardins, à Paris. Il a répondu à la question « Jésus a-t-il vraiment existé ? » lors d’une conférence donnée le 29 janvier 2009 dans le cadre des “Jeudis théologie”.
“Notre connaissance de Jésus est une continuité sans rupture. On a une continuité sans rupture de témoignages. Et ça c’est un fait qui, dans l’ordre historique, est très fort”, a expliqué le P. Antoine Guggenheim.
“Comment répondre à la question ‘Jésus a-t-il vraiment existé ?’ A-t-on des éléments ?” s’interroge-t-il.
Se plaçant au niveau de la critique, “c’est-à-dire au niveau de la recherche historique”, le P. Guggenheim note deux catégories d’éléments de réponse : l’archéologie et les textes.
“On a retrouvé au 20ème siècle une inscription nous disant que Ponce Pilate était vraiment le contemporain de Tibère et donc précisant exactement les années où il avait été dans la terre d’Israël et qui correspondent exactement aux données des Evangiles”, souligne le P. Guggenheim.
Deuxième signe archéologique : “Jésus aurait guéri un paralytique à la piscine de Bethesda dont on dit qu’elle aurait eu 5 côtés”. Le P. Guggenheim explique qu’en faisant des fouilles à l’entrée de la vieille ville, on a trouvé une piscine qui a cinq côtés. “Elle a quatre côtés et au milieu elle est coupée en deux. Ça fait cinq côtés”, souligne-t-il.
Par ailleurs, alors que selon certains, “au premier siècle de notre ère plus personne n’était capable de dire non seulement de quelle maison il était mais même de quelle tribu”, le P. Guggenheim affirme “qu’il n’est pas impossible d’admettre que Jésus savait qu’il était de descendance davidique”, car “on a retrouvé dans les fouilles d’une maison princière de Jérusalem, dans le quartier des grands prêtres, une boîte pour recueillir les ossements, d’un personnage du premier siècle, dont on dit qu’il est de la maison de David”.
“Un autre petit signe historique – poursuit le P. Guggenheim : les lieux saints. (…) Le Saint Sépulcre, Bethléem, la maison de Pierre à Capharnaüm, et peut-être Nazareth. Pour ces lieux on a l’attestation archéologique d’une dévotion à l’époque où le christianisme était interdit. Il s’agit de témoignages de judéo-chrétiens et on remonte ainsi pour ces lieux saints historiquement, du 4ème au 1er siècle. Ça n’est pas une preuve mais c’est un élément qui a une continuité historique”.
Les textes constituent le deuxième élément de réponse à la question “Jésus a-t-il vraiment existé”, après l’archéologique.
“Les écrits du Nouveau Testament méritent toute notre attention, affirme le P. Guggenheim. Ce sont des textes écrits par des témoins se présentant comme des croyants. La critique historique a été particulièrement exigente vis-à-vis d’eux. La critique historique réhabilite de plus en plus, après trois siècles, la valeur de ces textes”.
Le P. Guggenheim précise toutefois que “les textes n’ont pas été écrits pour nous dire comment ça s’est exactement passé mais pour nous dire qu’est-ce qui était essentiel dans ce qui s’est passé”.
Autres textes méritant l’attention : les Apocryphes, les écrits des Pères apostoliques, c’est-à-dire des gens qui n’étaient pas avec les apôtres mais qui les ont connus, ainsi que les écrits de non chrétiens, dont le Juif Flavius Joseph, contemporains des événements, qui livrent des témoignages de première main.
“On a trois textes de Pline le Jeune, Tacite et Suétone, qui situent très bien non pas Jésus de Nazareth mais le christianisme comme un phénomène historique, extrêmement connu, méprisé, au 2e siècle déjà”, souligne le P. Guggenheim.
“Il y a des traces de Jésus dans le Talmud, ajoute-t-il. Elles sont souvent extrêmement polémiques et aggressives… mais son historicité n’est jamais niée. On cherche plutôt à l’abaisser”.
Le P. Guggenheim termine par un “fait extrêmement important : Qumran”.
Il explique qu’il y avait un abîme pour les historiens, entre les Evangiles et la Tradition juive jusqu’à 1947-48. Il y avait une telle différence de genre littéraire entre les Evangiles et le Talmud que certains se demandaient si les Evangiles n’étaient pas de culture grecque (et pas juive) et s’ils n’auraient pas été écrits plus tard.
Mais “à Qumrad on a trouvé bien des textes qui évoquent des points communs dans le judaïsme non chrétien avec la manière chrétienne de raconter Jésus, souligne-t-il. Ce sont des liens qui disent que le judaïsme du premier siècle est extrêmement divers et donc que la personnalité, l’oeuvre et les échos de Jésus dans les écrits du Nouveau Testament en reçoivent une certitude historique nouvelle”.
Selon le P. Guggenheim, “la question de l’existence et du témoignage sur Jésus a changé de qualité après Qumran. L’historicité est beaucoup plus évidente”.
Pour voir la vidéo de la conférence, cliquer ici.