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Conclave : les cardinaux sont (presque) prêts

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Chiara Santomiero - publié le 23/02/13
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Après les exercices spirituels, place aux discussions sur le nouveau pape ! 
 


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Les exercices spirituels de Carême qui se déroulent au Vatican jusqu’au 23 février freinent encore un peu les contacts pré-conclave, mais dès qu’ils seront terminés,  les cardinaux pourront s’attaquer sérieusement au choix de celui qui succèdera à Benoît XVI à la tête de l’Eglise catholique.
 


Durant le conclave, le pape démissionnaire aura un « rôle spirituel extraordinaire » qui est celui de « l’exemple et de la prière », mais rien de plus, « car il a déjà dit avec son humilité bien à lui qu’il ne veut avoir aucune influence directe sur le conclave », a rappelé le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York (Vatican Insider, 18 février).
 


Il est encore difficile de définir les « camps » qui se dessineront autour de tel ou tel candidat, mais s’il y a bien un point sur lequel tous sont plus ou moins d’accord, c’est qu’il sera difficile de faire abstraction du « camp nord-américain », car cela signifierait sous-estimer « un des épiscopats les plus puissants et influents de l’Eglise, et pas seulement pour des questions financières » (Corriere della Sera, 18 février). Peu importe s’ils ne sont que 14 à pouvoir voter, soit la moitié moins que chez les italiens.
 


Aux Etats-Unis, le catholicisme a en effet repris de la vigueur, grâce surtout à l’arrivée d’immigrés en provenance d’Amérique centrale et du Sud,  mais les « Américains » n’en figurent pas moins toujours  « en queue » de la liste des papabili. Pour Thomas Reese, de la Georgetown University, l’université des jésuites à Washington, le Conclave « n’aimerait pas élire une personne issue de la superpuissance mondiale », parce que les gens pourraient croire que son élection a été fomentée par la CIA ou ‘achetée’ par Wall Street ».
 


L’écho du scandale des abus sexuels résonne encore. A cet égard, de nombreux catholiques se sont élevés contre la participation au Conclave du cardinal Roger Mahony, ancien archevêque de Los Angeles, qui s’est vu privé de toute responsabilité publique par son successeur, Mgr Jose Gomez, pour avoir couvert des prêtres pédophiles et avoir mal géré la question des abus sexuels dans les années quatre-vingt (Repubblica, 18 février). A ce propos, une pétition a été lancée par un groupe de fidèles pour demander au cardinal de renoncer à sa participation au Conclave. Pour la National Catholic Review, le pape devrait « pour le moins l’empêcher de voter », tandis que pour le Washington Post, le cardinal Mahony « a de la chance de ne pas être en prison ».
 


A ne pas sous-estimer non plus les autres pays d’Amérique, comme le Canada et l’Amérique latine. Etant donné que les logiques de la géopolitique  jouent depuis toujours « un rôle formidable au sein du conclave », il est important de rappeler qu’aucun pays au monde ne compte un aussi grand nombre catholiques que le Brésil (134 millions), d’où pourrait donc émerger un candidat (Repubblica, 18 février).
 


Et puis il y a le « camp de l’Appartement papal » comme on l’appelle, qui gravite autour des nominations cardinalices faites par Joseph Ratzinger – 67 électeurs sur 117 au total, alors que le quorum requis pour être élu pape est aux deux tiers, soit 78 – ; et celui des « bertoniens », où plus que le Secrétaire d’Etat lui-même, ce sont certains de ses « très fidèles » alliés qui ont le vent en poupe.
 


Il pourrait y avoir aussi consensus autour de candidats capables d’ « amener l’Eglise à prendre un nouveau départ », des Africains ou Asiatiques par exemple. Un nom se détache: celui du tout nouveau cardinal Luis Antonio Tagle, 56ème archevêque de Manille (Philippines) (L’Unità, 18 février). Selon le vaticaniste John Allen, c’est un homme qui a « l’esprit d’un théologien, l’âme d’un musicien et le cœur d’un pasteur », mais aussi des talents d’orateur et de communicateur qui font de lui un homme très sollicité par les médias ».



Mais si, au-delà de toute conjecture, il semblerait que « tout le monde soit gêné de ce qu’aucune candidature ne s’impose avec force » (Repubblica, 18 février), les premiers conciliabules entre cardinaux donnent déjà une idée de ce que l’on attend du successeur de Benoit XVI: qu’il soit un bon pasteur, qu’il ait une bonne santé, qu’il soit d’une grande droiture au plan doctrinal, tout en ayant des talents de meneur et de communicateur, pour entrainer et transmettre force et espérance, ainsi que des aptitudes à gouverner ». Sur ce dernier point, Benoît XVI, mais son prédécesseur aussi, Jean Paul II, ont essuyé de très dures critiques, certains leur reprochant de n’avoir pas su ni l’un ni l’autre « gérer la curie ».


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