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Benoît XVI : démission ou envoi en mission ?

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aleteia - publié le 12/02/13
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Pour le P. Antonio Spadaro, la démission de Benoît XVI n’est pas tant une renonciation qu’un passage de témoin

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« (…) Après avoir réfléchi « à chaud », je crois pouvoir dire une chose : ceux qui voient le geste du pape comme une simple renonciation à cause de la faiblesse physique due à son âge se trompent.

(…)

1. Le pape affirme bien sûr : « Je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien ». Il dit aussi : « La vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié ». Ces paroles sont à relier à ce que le pape avait affirmé dans son livre-interview « Lumière du Monde » : « Quand un pape en vient à reconnaître en toute clarté que physiquement, psychiquement et spirituellement, il ne peut plus assumer la charge de son ministère, alors il a le droit et, selon les circonstances, le devoir de se retirer ».



2. Le pape, ayant probablement à l’esprit l’expérience de son prédécesseur, dit être bien conscient que le ministère pétrinien doit être accompli « non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière ». Donc Benoît XVI sait bien que le ministère pétrinien peut aussi se dérouler dans des conditions où les œuvres et les paroles ne peuvent être extérieurement vigoureuses.



3. Le passage décisif dans son annonce de démission, à mon avis, vient juste après, quand le souverain pontife écrit : « Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire ». C’est ici, à mon avis, que se trouve le cœur du message que le pape veut communiquer par son geste.



Le pape entend donc encourager l’Eglise. Une Eglise « vigoureuse », donc, courageuse pour affronter les défis des rapides changements (in mundo nostri temporis rapidis mutationibus subiecto) et les défis des questions de grande importance pour la vie de la foi (quaestionibus magni ponderis pro vita fidei). Le geste du pape n’est pas tout à fait une renonciation. Sinon un geste d’humilité et de liberté. Benoît XVI sait qu’il a mené son ministère jusqu’au bout. Maintenant il se rend compte que la situation que vivent le monde et l’Eglise a complètement changé par rapport à ces dernières années. Il faut de la vigueur.



En quittant le pontificat, Benoît XVI dit quelque chose à l’Eglise d’aujourd’hui, de dépenser ses forces pour s’ouvrir aux défis et aux questions, de ne pas avoir peur de la rapidité et du poids des changements.



Le pape sait qu’il faut de la force pour tout cela, et devant Dieu et sa conscience, il se rend compte qu’il n’a pas cette force. C’est pourquoi il passe le témoin à d’autres en se retirant dans la prière et dans le silence. Mais précisément sans nous dire que la motivation de son geste est la renonciation mais une vision ouverte sur le monde et la certitude intérieure de la vocation de l’Eglise. Benoît XVI a affronté beaucoup de défis. Maintenant, il passe le témoin pour que la mission soit toujours au centre. Et il le fait avec une grande responsabilité et liberté d’esprit. C’est un geste que l’on n’a pas de mal à relier au cœur même de son Magistère.



Et enfin, n’oublions pas qu’il y a quelques jours à peine, le 8 février, parlant aux séminaristes à l’occasion de la fête de Notre-Dame de la Confiance, le pape avait lancé un message fort d’optimisme : « L’Eglise se renouvelle toujours, elle renaît toujours. L’avenir nous appartient ».



Antonio Spadaro s.j.
(lu sur le site CyberTeologia, traduction de l’italien, titre et sous-titre de Aleteia)

 

 

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